L'histoire du p'tit Train de St-Trojan est intimement liée à celle du viaduc.
En effet à la mise en service de ce dernier – cadet de 3 ans du p'tit Train - et malgrè un péage non neutre, a vu sa fréquentation augmenter dans des proportions tout à fait remarquable, entrainant de gros problèmes de transport !
Mais nos parents, avec encore leurs moyens modestes, ont su faire façe à cet afflux de passagers.
Inauguré en 1966, le viaduc d’Oléron fait partie intégrante du paysage du Bassin Marennes-Oléron.
Les relations Continent-Oléron ont, grâce à lui, été grandement facilitées et le développement économique et touristique, dès son ouverture, a été tout à fait significatif y compris pour le p’tit Train de St-trojan !
Un peu d'histoire !
Le projet d'implantation du chemin de fer sur l'île d'Oléron va susciter des « vocations » avec l'élaboration de 2 projets « pharaoniques » totalement en disproportion avec l'intérêt économique de l'Ile d'Oléron à l'époque.
L'ingénieur Jules Fleury présente en 1875, avec le soutien de la compagnie des Chemins de Fer Economiques des Charentes, un projet de tunnel sous le Coureau d'Oléron entre le Chapus et Ors. Toutefois les rampes d'accés étant trop importantes, donc difficilement exploitatbles pour un chemin de fer; le projet est resté « dans les cartons » !
En 1882 les Ponts & Chaussées, étudient une variante d'un pont métallique avec travées mobiles. Lui aussi ce projet est r esté « dans les cartons » ! Mais c'était pour mieux rebondir quelques 80 ans plus tard !
Avant la construction du Pont d'Oléron, les liaisons se faisaient par des bacs entre les 2 appontements -Régie Départementale des Passages d'Eau (RDPE) -, un au départ du Chapus, un autre à l’arrivée à Ors, dont les vestiges subsistent à droite du viaduc dans le sens Continent-Oléron. La construction de ces appontements a été réalisée au lendemain de la 2ème guerre mondiale, mais les dates précises nous sont inconnues à ce jour (ou avant ?).
Les 1éres liaisons « mécaniques » remontent à la fin du 19éme siècle avec des bateaux à vapeur qui ont remplacé la voile. Toutefois les marées régulaient les vaccations compte tenu du tirant d’eau de ces derniers : le Coureau imposait sa loi !
En 1946, au lendemain de la 2 ème guerre mondiale, voit la mise en service de bacs à fond plat qui sont en réalité des chalands de débarquement LCA (Landing Craft Assault), de construction britannique dont la coque était en contreplaquée et l'ensemble du bâtiment aménagé en bac de transport.
Parallèlement il y avait aussi d’anciens chalutiers également aménagés pour transporter 2 ou 3 voitures qui faisaient la liaison Le Chapus-Le Château, d’autres uniquement réservés aux passagers, accostaient à l’appontement de St-Trojan, quoique ...!
Mais je me souviens, à la fin de la guerre, en 45 ou 46, nous avions effectué, ma famille et moi, la traversée en voilier, ce qui m'avait valu une douche mémorable alors que je m'étais réfugié à fond de cale ! Les moyens manquaient encore !
Dans les années 50 Oléron devient une destination prisée pour les vacanciers, mais nous pensons que les différents centres pour enfants déficients, de St-Trojan, ont drainé des générations de famille, soit en visite à l’Aérium Montplaisir, soit au Préventorium Lann elongue ou encore au sanatorium, plus connu actuellement sous le nom de Centre Hélio- Marin. Elles ont été la meilleure publicité pour le succès de St-Trojan en particulier et de l’Ile d’Oléron en général, succés qui s’est affirmé au fil des ans.
Les files d’attente étaient impressionnantes : il fallait attendre, surtout en juillet et en août, des heures entières pour pouvoir embarquer, de jour comme de nuit!
Une autre liaison devait être envisagée pour faire face à l'afflux de vacanciers .C’est dans les années 1950 que l’idée d’un viaduc a pris forme.
Mais il a fallut attendre 1964 pour lancer la construction de l'ouvrage qui a durée un peu plus de 2 ans et qui sature à certains moments de la belle saison.
Caractéristiques du viaduc d’Oléron :
Viaduc de liaison OLERON-CONTINENT
Longueur : 3027 M composée de 871 pièces de voussoirs coulées sur place (côté continent), de 3,30 m environ et reposant 45 piles et 2 culées.
Quantités mises en œuvre : 25.000 m3 de béton, 111.000 m2 de coffrage et 3.000 T d’acier et 935000 heures de travail sans aucun accident mortel.
La pose du 1er élément de tablier a été effectuée le 5 septembre 1964 et celle du dernier le 19 mars 1966.
L'inauguration a eu lieu le 21 juin 1966.
Maître de l’ouvrage : Département de la Charente Maritime.
Maître d’œuvre : Ponts et Chaussées de la Charente Maritime.
Constructeur : Entreprise Campenon- Bernard.
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